Voici la recette pour écrire un haiku :
- trouver un déclencheur
- trouver les mots pour exprimer son ressenti.
- mettre en forme et
- structurer son haïku.
Sur le fond ça a l’air simple de créer un haiku, n’est ce pas ?
Par contre, sur la forme, il y a pas mal de règles et de contraintes à respecter.
Rappelez vous, cependant, avant toute chose que ces règles et ces contraintes de forme ne sont pas là pour vous embêter mais sont là au contraire pour vous aider à gagner en créativité.
Voici d’ailleurs ce que Philippe Costa, auteur du Petit manuel pour écrire des haïku, pense de la règle des 5,7 et 5 pieds :
« Cette contrainte présente un immense intérêt pour la créativité elle-même. Pourquoi ? Parce que la contrainte pousse à chercher des solutions pour pouvoir s’y conformer et que face à l’impossibilité de trouver des solutions littéraires conventionnelles, on doit souvent avoir recours à d’autres qui ne le sont pas […]. C’est donc précisément en cela que la contrainte pousse à la créativité, à l’innovation littéraire, à trouver des formes réellement poétiques. Paradoxalement : se conformer à la contrainte mène à l’innovation littéraire ; et la contrainte engendre la plus grande liberté de langage. Et plus elle est sévère, plus elle est créatrice. »
Il n’est pas impératif pour autant de vouloir appliquer toutes les règles et tous les conseils, d’autant que certains sont contradictoires.
Ainsi, il appartient à chaque haïkiste, confirmé ou en herbe, d’écrire son haïku selon l’humeur du moment ou l’effet recherché.
D’autant que …
« En matière de haïkai, il est des choses qui ne peuvent être enseigner.
Il faut les comprendre par soi-même. »
Bashô.
Le principal étant de ne pas privilégier la forme au fond. Car ce qui compte avant tout n’est ce pas de transmettre une émotion ?
Alors choisissez quelques règles et quelques astuces et appliquez les au mieux. Quitte à transgressez des règles.
Beaucoup d’auteurs actuels ont, ainsi, rejeté les règles contraignantes du haïku (mot de saison et métrique) pour ne plus se consacrer qu’à la transcription de l’instant
« Les formes sont faites pour que l’on s’en écarte. Et pour s’en écarter, il n’est point de recette toute faite. »
Bashô
Certaines des plus belles découvertes culinaires, d’ailleurs, n’ont elle pas comme origine une recette maltraitée ? Le dulcey, la tarte tatin, le praliné, vous connaissez ?
Alors, vous aussi n’hésitez pas à transgressez toutes les règles. Celles du haiku, bien sûr, mais aussi celles apprises à l’école.
N’hésitez pas à maltraitez la grammaire. N’hésitez pas à fabriquez de nouveaux mots.
Et maintenant à vous de jouer
Éloignez vous de votre ordinateur, munissez vous d’un crayon et d’un petit carnet, observez l’environnement qui vous entoure (vivant, humanité, monde minéral) et surtout, laissez libre cours à votre inspiration !
Rédigé par : Christophe Bejach