L’origine du Haiku
Cet art qui nous vient du Japon, est une forme poétique très codifiée dont la paternité, dans ses codes actuels, est attribuée au poète Bashō Matsuo (1644-1694). Le haïku tire son origine du tanka (ou waka) de 31 mores (un découpage des sons plus précis que les syllabes) qui sont composé d’un verset de 17 mores et d’un autre de 14 mores. Bashō Matsuo ne conserva, dans ses écrits poétiques, que celui de 17 mores, qu’on appelait le hokku ou le haïkaï. Ces noms furent donné à ce genre de poésie jusqu’en 1891 où Masaoka Shiki forgea le mot haiku qui est, tout simplement, la contraction des deux mots cités précédemment. La personne écrivant des haïkus est appelé haijin (俳人), ou haïkiste. Ces haikistes sont répartis à travers de multiples écoles de haïku, de multiples tendances. Comme le haïku zen, le haïku urbain, le haïku engagé, le senryû… Chacune de ces tendances respectant ou non les règles de base. Le senryū est une forme de poésie similaire mais qui met l’accent sur l’humour ou l’érotisme au lieu de la nature, et où l’auteur se met plus facilement en avant. Il est donc généralement sur un ton plus léger que le haïku.Les principales règles d’un haiku pur tradition
Au niveau métrique, le haiku se doit de comporter, traditionnellement, 17 mores placés en trois segments (5-7-5), et doit être calligraphié, traditionnellement aussi ,soit sur une seule ligne verticale, soit sur trois. Des exceptions sont permises, surtout pour les premier et troisième vers, sans dépasser cependant un écart de deux mores. Au niveau artistique, le haïku doit contenir un mot comportant une notion de saison (le kigo). Ce mot symbolisant une saison particulière permet d’évoquer la fuite du temps, la place de l’homme face à la nature et le rythme des saisons. Le kigo peut être choisit dans un dictionnaire spécial répertoriant des mots symbolisant une saison particulière : le saijiki. Si le haïku n’indique ni saison, ni moment particulier, on l’appellera un moki ou encore haiku libre, un genre que l’on retrouve chez des auteurs « plus moderne » comme Taneda Santôka (1882-1940) ou Ozaki Hôsai (1885-1926). Au niveau esthétique, le haiku doit comporter une césure (le kireji), ne doit pas faire d’emphase, ni de répétitions abusives et doit, surtout, trouver sa beauté dans sa simplicité (wabi).Rédigé par : Christophe Bejach