Critique de Ohan de Chiyo Uno

Publié le : 23 avril 20204 mins de lecture

Présentation du livre

Ohan de Chiyo Uno

Genre : roman
Thèmes : tragédie, relation homme-femme, culpabilité, temps qui passe, séparation, geisha, traditions, obsessions, lâcheté, infidélité, amour, triangle amoureux

Synopsis

Ce livre est la confession d’un bon à rien, d’un homme qui a le diable au corps, prisonnier de ses attachements, hors d’état de choisir entre son amour pour sa femme et sa passion pour une geisha. Un homme au cœur indéchiffrable, qui s’abandonne à ses désirs comme si sa vie n’avait pas plus de consistance qu’un rêve.

extrait du 4ème de couverture

La narration a été confié au bon à rien lui-même, Kâno.

Malgré des détails sur la configuration des lieux et sur les saisons qui passent, Le lieu et l’époque exactes sont indéterminés. Ce qui en fait une histoire hors du temps se déroulant simplement quelque part au Japon. Ce côté intemporel rend l’histoire encore plus intrigante et ajoute une aura de mystère.

Au niveau des personnages, il y en a peu. Les principaux sont

  • Kâno ,le narrateur ;
  • Ohan, sa femme dont il est séparé depuis 7 ans ;
  • Okayo, sa maîtresse
  • Saturo, le fils de Ohan et de Kâno né après leur séparation.

Les événements principaux de l’histoire ?

Le narrateur :

  • croise sa femme 7 ans après leur séparation,
  • découvre qu’il a un fils,
  • n’arrive pas à se décider entre sa maîtresse et sa femme.
  • un drame et ses conséquences.

La critique

J’ai bien apprécié la lecture de ce petit roman (une centaine de pages). J’ai d’ailleurs surtout apprécié la facilité que l’on a à entrer dans cette histoire bien ficelé et facile à lire.

D’autant plus facile à lire que le ton et le style ressemblent beaucoup à une de ces confessions entendues par les psy ou les barmen. Le lecteur joue le rôle d’oreille attentive, de confesseur.

Comme toute confession, celle ci est assez émouvante et les sentiments ressentis sont assez mitigés. Balançant allègrement entre une certaine tristesse pour les victimes collatérales des choix et des indécisions de Kâno (les deux femmes et les deux enfants, un fils naturel et une fille adoptive) et une certaine colère contre ce narrateur que l’on a envie de baffer autant que de plaindre.

Au niveau de la chute, on s’attend à un dénouement plus ou moins tragique. Plusieurs idées m’ont traversé l’esprit (les grands classiques des triangles amoureux difficiles) mais au final j’ai été assez surpris par le choix de l’auteur.

Bref un roman émouvant, bien traduit et annoté (pour mieux saisir certains détails culturels) à ne pas rater et dont la version poche sort en avril 2016.

Extrait

Prendre une maîtresse, laisser filer sa femme, se remettre ensuite avec elle et la lutiner, pour faire des choses pareilles, il faut être un peu ballot me direz-vous, et ma foi, je ne saurais vous donner tort.

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Rédigé par : Christophe Bejach

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